La nuit des pères , de Gaëlle Josse ӏ Editions Noir sur blanc

Roman

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Rentrée littéraire 2022 , La nuit des père , Gaëlle Josse , Ed Noir sur Blanc , 192p. , physique 16€ , numérique 12,99€

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Quatrième de couverture:

De toutes mes forces, j'ai voulu faire mentir ta malédiction. »

Appelée par son frère Olivier, Isabelle rejoint le village des Alpes où ils sont nés. La santé de leur père, ancien guide de montagne, décline, il entre dans les brumes de l'oubli.

Après de longues années d'absence, elle appréhende ce retour. C’est l'ultime possibilité, peut-être, de comprendre qui était ce père si destructeur, si difficile à aimer.

Entre eux trois, pendant quelques jours, l'histoire familiale va se nouer et se dénouer.

Sur eux, comme le vol des aigles au-dessus des sommets que ce père aimait par-dessus tout, plane l’ombre de la grande Histoire, du poison qu’elle infuse dans le sang par-delà les générations murées dans le silence.

Les voix de cette famille meurtrie se succèdent pour dire l’ambivalence des sentiments filiaux et les violences invisibles, ces déchirures qui poursuivent un homme jusqu'à son crépuscule.

Avec ce texte à vif, Gaëlle Josse nous livre un roman d'une rare intensité, qui interroge nos choix, nos fragilités, et le cours de nos vies.

Rentrée littéraire 2022 avec Gaëlle Josse : ma chronique littéraire

Bien que ma pile à lire déborde, je suis toujours à la recherche de nouveautés, surtout en cette rentrée littéraire de 2022. La nuit des pères paru aux éditions noir sur blanc m’a interpellé, non par sa couverture assez sobre, mais par son titre. Alors je me suis promenée sur le résumé du livre qui m’a plu , et puis ce serait l’occasion de lire Gaëlle Josse, qui a 8 livres à son actif.

Lorsque la douleur et les souvenirs lointains refont surface, l’amertume et le ressentiment aussi. Pour Isabelle, le passé, ou plutôt son enfance ont été remplis d’humiliations, de non-dits, de colères et d’incompréhension. Ce père, qu’elle chérissait tendrement et poursuivait de tout son cœur, perd la mémoire, disparaît lentement dans son propre monde. Elle aurait tant souhaité de l’attention et de l’amour de sa part, mais elle n’a subi que des critiques et de l’indifférence. Elle endure cette douleur depuis qu’elle a quitté le village, loin de toutes les injustices dont elle a été victime.

Il est maintenant temps de reconstituer l’histoire, et peut-être de guérir les traumatismes, d’en discuter ouvertement et honnêtement avant qu’il ne soit trop tard. L’appel de son frère l’a terrifié à l’idée de la rencontre. Ses inquiétudes sont grandes, mais Olivier a besoin d’elle à ses côtés dans ce moment délicat. C’est insoutenable de devoir le revoir et de lui parler à nouveau. Les crises d’angoisse lui font revivre des blessures inoubliables, insupportables pour elle, mais elle n’a pas guère le choix.

Ouvrant comme un journal personnel, Isabelle laisse sa plume éraflée nous raconter son enfance, l’histoire d’une petite fille qui réclamait l’amour de son père. Rejetée et incomprise, elle reçoit l’affection de sa mère, une femme tranquille dont les pas mêmes trahissent son chagrin.

Un roman de réconciliations avant que la mémoire n’emporte les regrets et les mystères. Gaëlle Josse dévoile les pensées les plus intimes de ces trois personnages dans leur quête de vérités longuement enfouies. Elle nous révèle des secrets troublants, des doutes, des méconnaissances, et nous raconte en une centaine de pages les horreurs de la guerre, l’Algérie, le pardon et la résilience.

Le temps du père est limité, les confessions sont donc mêlées de souffrance et de délivrance vers sa paix intérieure et celle de ses enfants.

Isabelle pleure Vincent, son amour éternel, ce père tant désiré et un frère prévenant, Olivier, qui a accepté le fardeau de son existence sans la moindre plainte, mais avec résignation.

Écrit avec poésie et pudeur dans un langage riche, l’auteure m’a surpris dans cette découverte littéraire avec la promesse que je la retrouverai dans un prochain ouvrage.

La nuit des pères est un livre qui se lit en silence et se referme aussi sans faire de bruit.